Développée en 2012 par l’économiste britannique Kate Raworth, la boussole du donut pointe vers une société où l’économie ne serait plus extractive, mais régénérative. Où la nature ne serait pas considérée comme un réservoir infini de ressources, mais comme un mentor, à écouter et à imiter. Où les nouvelles technologies permettraient de diffuser des savoirs et les richesses de manière ouverte et distributive. Elle pointe vers des pistes de transformation concrètes. Et nous offre une vision lucide, ni exagérément optimiste, ni trop pessimiste, sur le monde tel qu’il se dessine.
Illustration: Céline Pernot-Burlet @cibi1974
Les deux frontières à ne pas franchir pour conserver les conditions d’un bien vivre
Frontière intérieure qui représente les besoins humains de base définis comme plancher social
Frontière extérieure qui symbolise la préservation de l’environnement comme plafond environnemental
Le Doughnut (“Donut”) a été utilisé par le Ministre de l'Environnement dans le Rapport sur l’Etat de l’Environnement (“REE”) en 2019 : "Aussi, après avoir présenté la situation environnementale de la France en 2019 (partie 1) et complété ce diagnostic au regard des enjeux écologiques planétaires (partie 2), ce rapport propose d’utiliser le concept du Donut comme grille d’analyse additionnelle des interactions entre les besoins humains et le respect de l’environnement." page 158.
La dynamique au sein du concept du « donut » (Oxfam) : Le défi à relever pour se situer dans l’espace sûr et juste pour l’humanité est complexe car les limites sociales et planétaires sont interdépendantes. D’où l’urgence à imaginer des politiques qui promeuvent à la fois l’éradication de la pauvreté et la durabilité environnementale – et ainsi placer l’humanité à l’intérieur des balises du donut. Pour Kate Raworth, ce donut nous invite à un changement radical d’imaginaire collectif: « Les fondamentaux des sciences économiques sont en cause. À quoi sert l’économie ? Comment fonctionne-t-elle ? Quel est le rôle des acteurs économiques que nous sommes ? Si nous voulons conserver la moitié d’une chance d’entrer dans l’espace juste et sûr dans les décennies qui viennent, quel doit être l’imaginaire des étudiants en économie, des responsables politiques et des dirigeants d’entreprises ? »
Le site collaboratif de Kate Raworth, le Doughnut Economics Lab (DEAL)
La communauté des B Corp partage des valeurs communes avec l'économie du Donut : une nouvelle économie où l'impact sociétal et environnemental des entreprises est aussi important que les profits - et doit être géré avec la même rigueur. La démarche B Corp s’appuie sur un questionnaire en ligne gratuit et open source : le «B Impact Assessment» ou «BIA» qui s’adresse aux entreprises de toutes tailles et tous secteurs. Il leur permet d’évaluer et de comparer l’impact de leurs activités autour de cinq axes : la gouvernance, les collaborateurs, la collectivité (écosystème), l’environnement, les clients.
Le questionnaire est robuste et dynamique : il tient compte de la spécificité des entreprises en termes de taille et de secteur d’activités, même si les critères d’évaluation restent toutefois communs à tous et permettent des comparaisons intéressantes entre acteurs d’un même secteur dans des pays différents.
Une fois qu’elles ont rempli le BIA, les entreprises les plus avancées peuvent demander la labellisation «Entreprise B Certifiée» ou «B Corp». Pour obtenir ce label très exigeant, une entreprise doit compléter le questionnaire BIA et obtenir un score final d’au moins 80 points sur 200. Ces réponses font ensuite l’objet d’un processus rigoureux d’audit et de vérification. Le résultat de la notation d’impact de chaque entreprise labellisée est accessible en ligne et peut être consulté librement. En 2020, le mouvement a atteint 3600 entreprises labellisées B Corp dans le monde, dont plus de 500 en Europe et plus de 125 en France.
Voici les supports graphiques de la campagne 2020 #donutfriday, à partager sans modération !
Création : Agence 148